Les noyers d’Eyrignac & ses Jardins
Si vous avez déjà parcouru les sentiers botaniques qui entourent les jardins d’Eyrignac, vous avez sans doute remarqué les spécimens de noyers qui bordent les chemins. Focus sur cet arbre si typique du Périgord.
Le noyer hybride ou Juglans x intermedia
Moins connus que les jardins, les sentiers botaniques du domaine d’Eyrignac offrent de belles perspectives de ballades ou randonnées en toute saison avec 2 tracés qui permettent de découvrir la richesse et la diversité de la flore du Périgord. Parmi les essences d’arbres présentes, se trouve bien sûr le noyer. A Eyrignac, on trouve le noyer hybride ou Juglans x intermedia qui est un croisement entre le noyer noir d’Amérique, Juglans nigra, et le noyer commun, Juglans regia, dont le premier spécimen date du début du XIXe siècle. La désignation latine Juglans, issue de Jovis glans, signifiant « le gland de Jupiter », est une référence au fruit du noyer, la noix. Toutes les noix de noyer ne sont pas comestibles, comme c’est le cas de celles du noyer hybride qui produit peu, voire pas de fruit.
On le reconnait à ses feuilles composées de 11 à 21 folioles légèrement velues et à son écorce qui rappelle celle du noyer noir d’Amérique, rougeâtre et lisse les premières années, noire et fissurée lorsque l’arbre a atteint sa maturité. Le noyer aime la lumière et les sols limono-argileux disposant d’une importante réserve d’eau ; à Eyrignac, dont le nom signifie « là où l’eau coule », le terrain est très favorable. Dans de bonnes conditions, la croissance du noyer hybride est d’une extrême rapidité et sa longévité peut aller jusqu’à 300 ans. Les noyers d’Eyrignac ont été plantés à la fin des années 1970, ce sont de jeunes spécimens ! Le noyer est présent dans les jardins pour ses qualités ornementales et son bois précieux est utilisé en ébénisterie pour la marqueterie.
La Dordogne, les noyers et la niciculture
La longue histoire du noyer et de la Dordogne remonte à la Préhistoire ; l’homme de Cro-Magnon consommait déjà ses noix sauvages. La culture de la noix ou niciculture n’apparaît que bien plus tard, puisqu’elle est due aux Romains.
Ancrée dans le Patrimoine vivant du Périgord, la niciculture a participé à la notoriété de la Dordogne réputée produire une huile de noix de grande qualité. Du Moyen-Âge jusqu’à la fin du XIXe siècle, l’huile de noix est un liquide de premier choix qui contribue à la prospérité de la région. L’introduction d’huiles concurrentes, des conditions climatiques difficiles, les guerres, mettent à mal l’économie autour de la noix qui décline peu à peu au cours du XXe siècle.
Toutefois, les producteurs de noix maintienne la culture de la noix en Dordogne et pour défendre ce produit qui fait partie du patrimoine périgourdin, ils ont obtenu en 2004 une AOP (Appellation d’Origine Protégée).